Une maïeutique du T.F.E.

Pour une maïeutique de l'accompagnement du TFE

On doit ce mot savant et mystérieux à Platon qui cite Socrates dans le texte du célèbre Banquet.
Par analogie avec l'une des pléiades de la mythologie grecque Maïa, qui signifie petite mère et qui est le nom que l'on donnait également à la sage-femme, la maïeutique socratique est une technique qui consiste à « faire accoucher » les esprits de leurs connaissances.
Elle est la dialectique qui consiste en l'art d'accoucher les esprits. Elle conduit l'interlocuteur à découvrir la connaissance vraie qu'il porte en lui.
Un exemple d'exercice maïeutique est proposé dans le Ménon lorsque Socrate parvient à guider un esclave ignorant pour qu'il découvre par lui-même comment dupliquer un carré en partant de sa diagonale.
Ce que l'on nomme également la méthode socratique repose donc apparemment sur l'interrogation et se propose d'amener un interlocuteur à prendre conscience de ce qu'il sait implicitement, à l'exprimer et à le juger (d'apr. Foulq.-St-Jean 1962):
C'est ce qui va se passer dans le cas de votre TFE.
Dans la plupart des cas, vous ignorez ou vous avez oublié comment mener une recherche scientifique, rédiger une publication du même type mais votre mémoire a conservé des traces, des indices des éléments oubliés, vous avez une compréhension implicite, empirique de la manière de procéder. Il va falloir les retrouver et vous faire plus ou moins aider.
Le tout est de bien vous faire accompagner de bien choisir vos "coachs" car tout va reposer sur les échanges, les interactions que vous allez avoir avec ces derniers.

C'est ce qui va être un des facteurs déterminants de la réussite ou l'échec dans la conception, la gestation et l'accouchement de votre Travail de Fin d'Etude.

- Comment choisir son promoteur ou sa promotrice ?
- Comment ensuite constituer le binôme en y ajoutant le lecteur ou la lectrice ?

Ce choix est un moment stratégique et important qui ne s'improvise pas. Car si vous choisissez votre accompagnement "au pif". "Paf" ne manque pas de suivre car le coup de cœur relationnel n'est pas forcément ce qui débouche sur les résultats les plus rationnels et les plus efficients. En général, vous avez déjà une représentation de l'accompagnateur ou de l'accompagnatrice mais la manière dont l'un, l'une ou l'autre se comporte au cours n'est pas forcément la manière dont il ou elle accompagne un TFE.
Il faut donc déterminer quelle est la méthode de votre coach avant de le choisir.

De même un autre facteur déterminant est le niveau de compétences de votre coach par rapport au thème puis au sujet de votre TFE.
C'est normalement mieux d'être accompagné par un ou une spécialiste mais avec cette réserve qu'il faut qu'il ou qu'elle soit sur les mêmes longueurs d'ondes, des visions très proches des vôtres et vice versa.


Réfléchissez et choisissez vos accompagnateurs et accompagnatrices en conscience !


Les différentes façons d'accompagner ?

  • La méthode directive
    Dans l'accompagnement directif, l'accompagnateur ou l'accompagnatrice dirige tout ou presque. Votre TFE devient quasiment le sien. C'est pratique, car il suffit de suivre mais c'est frustrant car l'enfant ne sera plus de vous. Vous n'êtes plus qu'un ère donneur ou une mère porteuse quand il vous reste encore quelque chose. Vous êtes un manœuvre sur le chantier parfois l'ouvrier mais certainement pas l'architecte, le maître de chantier. La maison n'est pas de vous.
  • La méthode semi-directive
    Dans l’accompagnement semi-directif, c’est l’accompagnateur qui mène les interactions. Il sait d’où il part, il sait où il va, il définit les grandes étapes du parcours à accomplir. A l’intérieur de ce cadre, l’accompagné est libre de ses démarches et de l’ordre dans lequel il aborde les différents moments. L’accompagnateur ou l'accompagnatrice veillera simplement que toutes les étapes du parcours prévues soient réalisées correctement. Dans l’accompagnement semi-directif, les différentes quêtes et enquêtes restent ouvertes et donc les réponses sont libres.
  • La méthode non directive
    Cette méthode se caractérise par le fait d’être une approche libre et large du sujet. Comme son nom l’indique, l’accompagnateur ou l'accompagnatrice ne dirige pas la quête. C’est le cerveau en quête, donc enquêteur, qui compte tenu de la liberté de ses réponses « mène » les échanges et les actions et va où il veut. La technique d’accompagnement non directif va donc consister à relancer les interactions uniquement à partir des apports du cerveau enquêteur et en évitant d’introduire des éléments extérieurs au débat. Bien entendu, l'accompagnateur ou l'accompagnatrice restera ou devrait rester strictement neutre par rapport aux apports du cerveau enquêteur.
  • Le mix conscient des méthodes
    Chaque méthode se défend si elle est choisie en conscience. Mais il arrive des cas où après avoir commencé avec une méthode l'accompagnateur ou l'accompagnatrice en change pour une bonne raison. Le plus souvent, c'est qu'il ou elle voit que vous n'en sortez pas ou que vous allez à la catastrophe. Dans ce cas, si la communication est bonne entre votre coach et vous-même cela se défend pour des raisons pratiques mais le coach qui excelle en non directivité est rarement un génie de la directivité et vice versa. Donc le résultat peut s'en ressentir.
  • Le mix inconscient des méthodes
    Il arrive malheureusement que l'accompagnateur ou l'accompagnatrice après avoir annoncé une méthode en change en cours de route pour des raisons mystérieuses. Cela peut s'avérer rapidement frustrant pour vous. N'hésitez pas alors à dialoguer au plus vite avec votre coach et n'oubliez pas que vous êtes en position basse alors que votre coach est en position haute. De lui dépend une note en fin d'année !

Cette œuvre est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International.

License Creative Common

Suivez-nous!

Drag and Drop Website Builder