J'ai une seconde session en fin de bloc 2

Est-ce raisonnable de laisser son TFE, voire son stage, de côté ?

J'entends souvent chez les étudiants et les étudiantes qui ont une seconde session : « Je m'occuperai de mon travail de fin d'études après les examens de seconde session ». A priori, cette option est la plus raisonnable, surtout quand on a beaucoup de discipline à présenter.

Mais cette option qui semble raisonnable a par certains aspects quelque chose qui relève d'une grande prise de risque. Je vais tenter de vous l'expliquer.

Pour qu'un travail de fin d'études se déroule bien, il y a plusieurs éléments importants. Il faut tout d'abord un lieu de stage et il faut se représenter quel public on va rencontrer. Si ici et maintenant, vous ne voyez pas dans quel lieu et avec quel public vous allez travailler, cela rend la représentation du futur bien plus complexe.

Autre risque, et non des moindres, plus vous attendez pour trouver un lieu de stage, plus vous risquez de tomber sur des lieux que je qualifierai de complexes, compliqués et difficiles à gérer. Si vous disposez déjà du lieu et donc vous représentez plus ou moins le public, il n'empêche qu'il reste un risque, et non des moindres.

Partir en stage implique d'avoir quelques idées de ce qu'on pourrait faire comme travail de fin d'études. À l'inverse, se dire d'une manière rigide « Je veux mettre telle chose en place » est également un risque.

Que faut-il faire alors, me direz-vous ?

En fait, cela tient de l'un et de l'autre. Il faut se donner différentes hypothèses de projet ou de réflexion que l'on va mener sur le terrain. Mais mon expérience m'a aussi appris que de toute manière, quand vous arriverez sur les lieux, des réalités vont s'imposer et vont modifier le travail de fin d'études que vous aviez rêvé.

Donc, avant de partir en stage, s'il ne faut pas construire quelque chose de rigide que l'on va parachuter sur un public, il faut quand même se faire une idée, de façon théorique, de ce que l'on doit plus ou moins se représenter à l'avance.

Si, par exemple, vous comptez mettre en place une activité musicale ou plusieurs activités musicales, il faut s'être déjà documenté sur la musique et les activités musicales en général. On cherchera un peu aussi du côté des approches thérapeutiques qui utilisent la musique.

Au fur et à mesure que votre public se précisera et que le lieu du stage deviendra de plus en plus concret, eh bien, vos activités se préciseront aussi. C'est donc le moment de voir quel grand champ d'action vous allez vouloir toucher avant de le préciser plus tard, et il va falloir vous documenter déjà ici et maintenant sur ce grand champ théorique qui va se restreindre lui aussi par la suite.

Documentez-vous également sur le public que vous allez rencontrer. Questionnez aussi éventuellement vos futurs collègues et votre maître de stage. À première vue, le choix du sujet qui est trop rigide risque aussi de vous jouer des tours au niveau du promoteur et du lecteur, car si vous les avez sélectionnés parce que vous comptez mettre quelque chose en place, vous pourriez avoir des surprises.

Et pourtant, il fallait bien que vous en ayez l'un et l'autre avant de partir. C'est là toute la contradiction d'un travail de fin d'études. Je me souviens ici d'une étudiante qui voulait mettre en place des activités artistiques. Elle avait donc sollicité un professeur d'arts plastiques et un professeur de musique. Mais malheureusement, elle n'a jamais réussi à concrétiser ses ateliers et a dû se rabattre sur de l'écoute active, qui n'entrait pas du tout dans le champ d'étude de son promoteur, ni de son lecteur.

En réalité, chaque stage, chaque témoin à son début tient d'une sorte de coup de poker qui peut être heureux ou malheureux. Et la plupart du temps, même si vous avez établi un plan initial, il sera nécessaire de s'adapter au fil du temps.

Donc, si vous n'avez pas une représentation théorique de là où vous allez et de ce que vous comptez faire, cela risque d'être compliqué. Donc, s'il vous plaît, c'est le moment de vous documenter de manière générale, sans forcément entrer dans les détails, mais il est nécessaire de vous constituer un bagage théorique solide.

Prenez également le temps de vous renseigner sur le public que vous allez rencontrer. N'hésitez pas à poser des questions à vos futurs collègues et à votre maître de stage. L'air de rien, le choix d'un sujet trop rigide risque également de vous poser des problèmes avec votre promoteur et votre lecteur, car si vous les avez sélectionnés en fonction d'un projet précis, vous pourriez être confronté à des imprévus.

En somme, il est essentiel d'avoir à la fois une vision théorique préalable et une ouverture à l'adaptation lors du stage. Vous devez être prêt à ajuster vos idées en fonction des réalités sur le terrain. C'est ainsi que vous pourrez mener à bien votre travail de fin d'études dans le domaine de l'accompagnement psycho-éducatif.

N'oubliez pas que ce travail est une occasion unique d'explorer, d'apprendre et de grandir en tant que professionnel. Profitez-en pour développer votre expertise, découvrir de nouvelles approches et contribuer de manière significative au bien-être des personnes que vous accompagnez.

Bon courage pour la réalisation de vos travaux de fin d'études et pour votre future carrière d'éducateur spécialisé en accompagnement psycho-éducatif !

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