Cette œuvre est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International.
Dès la première année de formation, vous avez été invités à rédiger un journal quotidien pendant vos stages, un carnet où consigner les aspects éducatifs des conflits rencontrés, les progrès d'une étude de cas. Ces tâches, dont vous n'avez pas toujours perçu l'intérêt, pouvaient même parfois vous paraître comme une corvée, un devoir scolaire de plus, tombant en fin de journée alors que vous rentriez épuisés du travail. Tout ce que vous souhaitiez alors, c'était de vous changer les idées ou de vous reposer.
Pourtant, en troisième année, il n'y a plus d'injonction à tenir un journal quotidien, sauf en cas d'accident ou de crise institutionnelle. On vous conseille simplement de tenir le journal de votre travail de fin d'études et de vous débrouiller avec votre promoteur ou promotrice. Et pourtant, dans la grille d'évaluation du stage, le journal est toujours mentionné et son existence vérifiée. Une contradiction institutionnelle de plus, pourrait-on penser.
Cela pourrait vous donner l'impression que le journal n'est plus nécessaire. Cependant, c'est là où vous vous trompez. Ce journal est la mémoire de ce que vous avez vécu, de ce que vous avez observé, des multiples rebondissements ou moments de stagnation de votre recherche. En bref, si vous ne tenez pas un journal ou si vous comptez retranscrire les choses a posteriori, vous risquez de perdre beaucoup d'informations précieuses.
La rédaction peut s'avérer être une corvée pour beaucoup d'entre vous. Je ne peux que vous encourager à faire appel à la technologie. Par exemple, vous pouvez utiliser la dictée vocale sur Word et demander à un logiciel d'assistance d'orthographe (par exemple chat GPT) de corriger la syntaxe et la ponctuation de vos textes. Cela vous fera gagner un temps précieux et économiser de l'énergie.
Évitez à tout prix de ne pas noter les informations essentielles en fin de journée en vous disant que vous vous en souviendrez plus tard. Certes, les données pourraient revenir, mais seulement si vous avez noté quelques mots-clés pour vous aider à vous rappeler les informations à décrire.
En reprenant l'école, vous constaterez que le journal peut souvent vous sortir d'une impasse en termes de données ou d'observations à ajouter à votre travail de fin d'études. Il est essentiel que votre action sur le terrain, en interaction avec les usagers, soit reflétée dans votre écrit. Et quel meilleur témoin de ces moments que votre journal ? En cas de difficulté, il pourrait bien être votre bouée de sauvetage.
Pour illustrer mes propos, permettez-moi de partager une expérience vécue par une étudiante. Elle s'est retrouvée dans un milieu complexe, travaillant avec un public autiste, et a voulu axer son travail sur l'autodétermination de ces individus. Toutefois, étant donné les difficultés posées par le public, la complexité de gérer plusieurs cas à la fois, et le choix d'une étude de cas qui s'est finalement révélée peu fructueuse, elle s'est retrouvée dans une impasse à la fin de son stage.
Heureusement, elle avait pris l'initiative de tenir un journal quotidien dactylographié. Cela lui a permis de retrouver dans ses écrits des moments où les personnes qu'elle accompagnait manifestaient un désir d'autodétermination. Grâce aux apports de l'intelligence artificielle, il a été possible de repérer ces situations et de les analyser. En l'absence de son journal, nous nous serions retrouvés à court de données, dans l'incapacité de valider son travail de fin d'études. Elle aurait même risqué de devoir recommencer son stage. Cette expérience souligne l'importance cruciale de tenir un journal quotidien lors de la réalisation d'un travail de fin d'études en accompagnement psycho-éducatif.
Un autre exemple qui me vient à l'esprit concerne une étudiante qui a vécu une expérience au Canada. Elle a travaillé dans une structure d'aide aux personnes marginalisées et sans-abri, dépendant d'une institution religieuse. Elle a tenté de mettre en place diverses activités avec le public accueilli dans l'espace de l'institution à certains moments de la journée. Malheureusement, ces activités n'ont pas donné de résultats significatifs et elle ne voyait pas quel aspect étudier.
Cependant, grâce à son journal quotidien où elle notait ses expériences et observations, une question centrale a émergé : Quelle est la place d'un éducateur spécialisé dans ce type de structure et quels types d'interventions sociales sont possibles dans un tel contexte ?
Encore une fois, si elle n'avait pas tenu de journal quotidien, son travail de fin d'études n'aurait pas pu être validé et elle aurait été contrainte de recommencer un stage. Ce cas souligne l'importance cruciale de la tenue d'un journal quotidien dans la réalisation d'un travail de fin d'études en accompagnement psycho-éducatif.
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